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Questions au gouvernement

Réforme des retraites

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Brard, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Jean-Pierre Brard. Monsieur le Premier ministre, je vais vous lire une citation que vous identifierez peut-être : « J’ai dit que je ne relèverais pas l’âge légal de la retraite, pour un certain nombre de raisons. » (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Michel Havard. C’est du réchauffé !
M. Jean-Pierre Brard. « Et la première, c’est que je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français. »
M. Jean-Michel Fourgous. Vous non plus, vous n’en avez pas parlé !
M. Jean-Pierre Brard. « Je n’ai pas de mandat pour cela. Et ça compte pour moi. »
Qui a dit cela sur RTL en mai 2008 ? Est-ce Pinocchio ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. - Vives protestations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Maurice Leroy. C’est Brard !
M. Jean-Pierre Brard. Non : c’est Nicolas Sarkozy, Président de la République, qui, de nouveau, a menti (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC. - Protestations sur les bancs du groupe UMP), qui a trahi la confiance des Français !
Il avait dit : « Travailler plus pour gagner plus ». Le résultat ? Sept cent mille chômeurs de plus !
M. Richard Mallié. Et la crise, Brard ? Qu’est-ce qu’on en fait ?
M. Jean-Pierre Brard. En revanche, il est une catégorie qui se porte bien : les riches, grâce à la loi TEPA, grâce au bouclier fiscal. Nicolas Sarkozy et ses amis du Fouquet’s (" Ah ! « sur les bancs du groupe UMP), c’est la consanguinité avec les affaires : le fils à l’établissement public de La Défense, et maintenant le frère qui, avec la société Malakoff Médéric, va encaisser les royalties de la loi sur les retraites !
Monsieur le Premier ministre, allez-vous rendre la parole aux Français pour qu’ils disent leur avis sur la réforme des retraites (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) et, plus généralement, sur votre politique ? Allez-vous organiser un référendum ( » Non ! « sur les bancs du groupe UMP) pour que le peuple souverain se prononce ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)
M. le président. La parole est à M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.
M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique. Monsieur Brard, la démocratie, c’est vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Rires et exclamations sur les bancs du groupe GDR.) La démocratie, c’est le Parlement, c’est le Sénat, c’est l’Assemblée nationale, c’est le Gouvernement de la Ve République. Et cette démocratie s’apprête à se prononcer sur un texte majeur du quinquennat (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), qui permet la sauvegarde, la protection, le sauvetage de notre régime de retraites. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) C’est de cela qu’il s’agit !
En effet, monsieur Brard, le Président de la République a tenu les propos que vous rapportez. Personne ne dit le contraire. ( » Ah ! " sur les bancs du groupe GDR.) Du reste, vous l’avez répété en boucle pendant au moins deux cents heures : nous avons eu le temps de nous en souvenir. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)
Il l’a dit ; mais il l’a dit dans un contexte assez différent de celui d’aujourd’hui, monsieur Brard. (Protestations sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Depuis, il y a simplement eu la crise ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
M. Michel Havard. Ils ne sont pas du tout au courant !
M. Jean-Paul Lecoq. La démographie, ce n’est pas la crise !
M. le président. Je vous en prie !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Il faudrait tout de même ouvrir les yeux ! Il y a eu la plus grande crise que le monde ait eu à affronter depuis 1930 ; et cette crise a profondément changé la donne. Elle a changé la croissance et notre regard sur le monde, en particulier sur le monde économique. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)
Ne nous dites donc pas que le Président de la République, dans cette situation, n’aurait pas dû prendre la décision qu’il a prise.
M. Maxime Gremetz. Il a menti !
M. Jean-Paul Lecoq. Il a trahi !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Oui, Nicolas Sarkozy a eu raison d’appeler à une réforme des retraites ; oui, il a eu le courage de le faire (Protestations sur les bancs du groupe GDR) ; et je suis persuadé que la population française saura lui en rendre grâce. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Jean Glavany. On n’en veut pas, de votre grâce !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Vous-mêmes, vous le remercierez, comme vous avez remercié cette majorité chaque fois qu’elle a réformé les retraites. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) En 2003, vous disiez que vous n’accepteriez jamais l’allongement de la durée de cotisation. Qu’avez-vous fait depuis ? (Mêmes mouvements.) Vous avez accepté la réforme de François Fillon, qui passait par l’allongement de la durée de cotisation. (Mêmes mouvements.)
M. Jean-Yves Le Bouillonnec et M. Patrick Roy. Huit ans au pouvoir ! Huit ans !
M. Éric Woerth, ministre du travail. Demain, vous irez un peu plus loin, et vous accepterez le report de l’âge légal de départ à la retraite ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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Jean-Pierre
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