Edito d’André Chassaigne
"Un nouvel épisode de la bataille des retraites vient de se jouer à l’Assemblée nationale avec l’examen de la proposition de loi du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) visant à abroger le recul de l’âge effectif de départ à la retraite.
Fébrile et affaiblie comme jamais, la majorité a une nouvelle fois tout fait pour empêcher notre Assemblée de s’exprimer sur la réforme du gouvernement. Car l’objectif de cette proposition de loi était bien celui-ci : permettre enfin aux représentants du peuple de s’exprimer par un vote, juste un vote.
La majorité persiste ainsi dans son refus d’admettre qu’elle n’est que relative. Contrairement au précédent mandat où elle décidait seule de tout. Elle s’enfonce dans une dérive autoritaire et anti-démocratique dans laquelle la séparation des pouvoirs est piétinée et le pouvoir législatif remis en cause.
Comment ne pas prendre conscience des conséquences gravissimes pour notre démocratie ? Par le recours répété à des combines, à des entorses ou aux articles les plus anti-démocratiques de la Constitution, le gouvernement et la majorité lui portent des coups terribles, dirigeant le pays vers une véritable « démocrature ».
Ce dévoiement des règles et des usages de notre Assemblée fait naître une jurisprudence grâce à laquelle le Parlement, et le peuple avec lui, pourraient être littéralement muselés.
Les apprentis sorciers de cette dérive autoritaire ont-ils conscience de ce qu’il adviendrait si le pouvoir tombait demain aux mains de l’extrême-droite ?
Aux millions de Français opposés à la réforme des retraites nous le disons : la bataille n’est pas terminée. La violence de la pratique du pouvoir par la majorité relative n’entravera en rien notre détermination à combattre pour nos retraites."
