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Evaluation et contrôle du Gouvernement

Questions sur le thème « l’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 »

QUESTION

Dans moins de quatre mois, notre pays vivra au rythme du plus grand événement sportif, du plus grand moment de partage et de convivialité que sont – ou que devraient être – les Jeux olympiques et paralympiques.

Dans sa très grande majorité, le peuple français attend que les compétitions, que l’on espère les plus loyales possibles, soient ouvertes à chacune et à chacun, quel que soit son niveau de vie. Et là, patatras ! Tout montre que ce ne seront pas des Jeux populaires. Laissons de côté l’iniquité de l’augmentation astronomique du prix des transports et tenons-nous en au coût du logement et au prix des billets pour les compétitions. Je souhaite vous faire part d’un cas concret. Dans ma ville, où j’ai beaucoup œuvré en faveur des associations sportives – en un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître j’ai rencontré des passionnés de sport, qui enragent de ne pouvoir se payer des places dans les stades, les gymnases, les piscines, et sont rebutés par le prix des hôtels ou des logements saisonniers.

Ainsi, dès l’ouverture de la billetterie des Jeux olympiques, une famille de deux adultes et deux enfants pratiquant l’athlétisme a participé au premier tirage au sort en vue d’obtenir des places pour une, voire deux soirées au Stade de France. Or, pour assister à ce spectacle, le billet coûte 680 euros par jour et par personne et inclut, qui plus est, deux autres disciplines qui ne font pas forcément partie de leur premier choix, soit 5 440 euros pour deux jours, à quoi il faut ajouter le logement. Au total, il leur faudrait débourser 7 000 à 8 000 euros pour avoir le bonheur d’assister à ces épreuves. C’est tout simplement inabordable !

Un véritable tri social par le prix s’impose, au mépris de l’esprit olympique. Comment pouvez-vous accepter de telles grilles tarifaires ?

Mme la présidente

La parole est à Mme la ministre.

Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre

Je vous remercie pour votre question. Oui, les prix les plus élevés sont très élevés.

Mais il s’agit d’un modèle qui ne repose pas sur des contributions publiques, de sorte que, pour sécuriser l’autonomie budgétaire du Comité d’organisation, financé à 96 % par des fonds privés, nous avons besoin de ces recettes de billetterie. Le rôle de l’État est de compenser ce mode de fonctionnement en garantissant l’existence d’une billetterie populaire, qui nous permet d’inviter 400 000 personnes aux Jeux olympiques et paralympiques, parmi lesquelles 100 000 bénévoles du mouvement sportif et près de 200 000 scolaires ainsi que leurs enseignants accompagnateurs.

Si la fourchette haute des prix est en effet élevée, un effort sans précédent a néanmoins été consenti sur la fourchette basse.

En effet, la moitié des billets est à moins de 50 euros, parmi lesquels 1 million sont à 24 euros. Nous avons déjà vendu 8 millions de billets pour les Jeux olympiques ; 2 millions sont encore en vente, notamment des billets au tarif d’entrée, soit 24 euros.

Concentrons-nous sur ces éléments et n’oublions pas que, tous ensemble, nous devons également faire marcher la billetterie des Jeux paralympiques.

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